dimanche 17 février 2013

Lu : Aucune étoile aussi lointaine (Serge Lehman)

Une fois n'est pas coutume, c'est par la BD que j'ai découvert Serge Lehman. Autant le dire, je ne suis pas un grand amateur de bande dessiné à quelques exceptions près. La Brigade Chimérique en fait partie. Masqué, série qui débute chez Delcourt depuis quelques mois, me plait tout autant. J'ai donc décidé de découvrir cette fois le Serge Lehman auteur de roman, avec son space op' Aucune étoile aussi lointaine.



Quatrième de couverture (source Noosfere) :

Depuis l'aube des temps, ils sont les rois de l'espace. Plus vite que la lumière, ils ouvrent des routes nouvelles, découvrent des mondes inconnus. Jusqu'au jour où dans toute la Voie, le temps des toboggans — ces portes qui permettent de passer en un instant d'un monde à l'autre — commence. Celui des long-courriers de l'espace est terminé.
     Mais Arkadih, l'enfant-prince, l'héritier d'une dynastie millénaire d'explorateurs et de pionniers, Arkadih n'écoute personne. Depuis qu'il est né, il le sait : il sera le plus grand pilote que le monde ait jamais porté.
     Voici l'histoire d'un enfant qui devient un homme en brisant les chaînes de son propre destin. Inspirée des mythes marins et des aventures à la Kipling ou à la Conrad, elle retrouve le ton de la légende. Quant au décor, c'est bel et bien l'océan... des étoiles.
Si l'histoire début classiquement avec l'histoire du garçon incapable de trouver sa place dans un monde qui change, elle prend un virage assez inattendu qui nous propulse dans un vrai space opera plein d'aventures, de mondes surprenants et de situations dangereuses et intrigantes. Bref, tout pour me plaire.

Voilà plusieurs jours que j'en ai terminé la lecture et le livre continue à s'inviter dans mes pensées. Serge Lehman ne met pas en scène de grands combats spatiaux mais une histoire aux accents légendaires qui reposent sur plusieurs grands thèmes touchants comme la construction de soi, la relation à l'autre, la place dans l'Histoire.Son odyssée, pour frustrante qu'elle est pour le héros Arkadih, nous fait voyager et réfléchir.

Quel plaisir de lecture ! Les mondes visités font rêver et l'agencement de la deuxième partie du récit, classique, emporte le lecteur à bord (aux côtés, faudrait-il peut-être dire, ça risquerait peut-être de la vexer) de l'Anubis, de son histoire, afin de nous conduire à une conclusion poignante pour le héros et son vaisseau.

L'alchimie fonctionne dans le croisement entre l'amertume, la frustration du héros et les bases d'un récit épique à coup de guerres à l'échelle de l'univers, d'espèces incroyables, de destins tragiques. Voilà un équilibre très dur à trouver et qui a fonctionné à plein sur moi, en m'interrogeant toujours sur la construction du héros de roman : ici la quête d'Arkadih est un parcours "initiatique" triste car en réalisant ses rêves, notre héros devient un homme et ne voit plus l'aboutissement de ses envies de la même façon qu'au départ de l'aventure. Une belle façon de construire un héros qui sort de la quête traditionnelle.

Une lecture à recommander.  

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