mercredi 11 novembre 2015

Lectures SFFF française #2

Fonction des lectures du moment, ce billet à publication irrégulière a pour but de synthétiser ce que j'ai aimé dans ma lecture de SFFF française. Pour rappeler, le précédent billet est par là.




Bifrost 79 dossier sur Yves & Ada Remy (Le Belial)
De Yves et Ada Remy, j'ai lu avec grand plaisir les Soldats de la Mer, sorte d'adaptation fantasmée d'une campagne napoléonienne dans un univers parallèle. Le dossier de ce Bifrost me fait aimer autant le couple que ses écrits. Dommage que la nouvelle choisie pour illustrer le dossier, anecdotique, ne soit pas la meilleure porte d'entrée sur leurs écrits.
Au contraire, j'ai adoré la nouvelle Facteur X de Laurence Rivière. Derrière le concept (un Doctor Who à la française) qui faisait craindre la blague potache, la nouvelle multiplie les références, les clins d’œil mais aussi les idées géniales (Jean Carmet quoi !). On ne peut que rendre hommage à la plume de l'auteure, efficace et dynamique, surtout pleine de bonnes idées. J'espère en lire plus d'elle, comme je pense que le concept du Facteur pourrait fonctionner à plus long terme. Je signe si c'est aussi riche et malin !

Le Déchronologue de Stéphane Beauverger (Poche)
Des pirates, de la SF, tout pour me plaire en somme. Le Déchronologue a une réputation d’exigence envers son lectorat qui n'est pas usurpé : le récit éclaté du capitaine Henri Villon nécessite une forte attention et une lecture, à mon sens, rapide du livre - n'espérez pas suivre le train si vous en faites une lecture hachée.
Les personnages sont intéressants, l'intrigue nous plonge dans une vraie bonne idée de SF qui justifie à elle seule la lecture. Mais alors quoi ? je ne sais pas, il m'a manqué un je-ne-sais-quoi pour être définitivement embarqué à bord des frégates des Caraïbes. J'ai suivi la fin de l'histoire, rapide, en spectateur un peu déçu. Peut-être car l'issue était inéluctable ?
Ébloui par le style, la construction, je reste tout de même sur ma faim. Mais difficile de mettre des mots sur ce qui fait défaut à ce roman, une simple question de ressenti qui ne doit freiner la découverte de ce livre singulier.

Les robots sont-ils vraiment nos amis ?, anthologie (Voy'[el])
D'abord un petit mot sur les illustrations de Céline Simoni, très réussies, que ce soit la couverture aguicheuse ou les illustrations en noir et blanc, par nouvelle, qui flattent la rétine.
Côté texte, mon ressenti nouvelle par nouvelle :
- Zéro de conduite d'Antoine Lencou est une chouette histoire sur la stupidité et la rigidité dans la relation homme/robot. Un exercice bien maîtrisé qui ouvre à merveille le recueil.
- D'un monde à l'autre, d'Anne Goudour, m'a plu dans sa progression et dans l'ambition du récit qui inspire l'illustration de couverture. La plume de l'auteur est agréable, mais le concept derrière la nouvelle est aussi sa limite : on aimerait que le texte soit plus développé dans sa seconde partie et sa conclusion est frustrante, rapide au regard du reste du texte. Dommage.
- A.N.A.T.O.L.E. est une nouvelle d'Anne Rossi qui vaut pour sa chute mais qui m'a peut-être moins emballée. Il en va de même pour Substitution de Patrice Verry.
- Les deux suivantes, Paranoïa aiguë de Lydie Blaizot et L'origine des automates de combat de Lilian Bezard sont très efficaces et très prenantes. Dans les deux cas, j'ai aimé le rythme du texte et la conclusion apportée aux histoires.
- La meilleure nouvelle du recueil à mes yeux est Jopi et son Vocan de Gulzar Joby. Par l'ambiance posée et la construction des personnages, l'auteur installe une ambiance très particulière. L'univers autour, très bien croqué, renforce ce sentiment. Une vraie réussite.
- Si Engrenages de Christian Fontan se montre bien plus intéressant qu'on ne peut le croire en commençant le texte, je n'ai guère accroché aux deux dernières nouvelles, Le meilleur ami de Nicolas Gramain (qui m'a de plus déçu par sa prévisibilité) et Celui qui ne savait pas dessiner des androïdes de Jennifer Flajolet-Toubas (idem).
Globalement une bonne lecture, il est  normal que je n'accroche pas à toutes les nouvelles, c'est le jeu des anthologies après tout.
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire