vendredi 26 juillet 2013

Lu : Horizons Lointains, anthologie présentée par Robert Silverberg

Cette anthologie se présente comme un condensé des grands univers de science-fiction US des années 90 sous la direction de Robert Silverberg. Chaque grand auteur y présente son grand cycle de romans par une nouvelle plus ou moins longue qui prend dans l'univers qu'ils ont crée. Au programme, que des grands auteurs ou presque : Dan Simmons revient dans l'univers d'Hypérion, Ursula Le Guin sur les Ekumens, Joe Haldeman retrouve les personnages de la Guerre Éternelle, Orson Scott Card suit d'autres aventures d'Ender...


Le grand intérêt pour moi est que si j'avais déjà lu quelques cycles concernés (Hypérion, l’Élévation de David Brin, Le vaisseau qui chantait de Anne McCaffrey), beaucoup restaient pour moi complètement inconnus (Frederik Pohl avec la Grande Porte ou Silverberg lui-même avec Roma Aeterna). L'occasion de se plancher sur ces différents univers.

Ceux que j'ai aimé :

- Une guerre à part de Joe Haldeman : j'ai aimé l'ambiance globale, la facilité avec laquelle on re-rentre dans l'univers de la Guerre Éternelle. Si Haldeman n'y révolutionne rien, il offre une belle porte d'entrée transversale sur la guerre et le temps qui passe. De quoi me donner envie de prolonger le plaisir avec  la Liberté Éternelle, roman suivant du cycle, que j'avais zappé.

- Le conseiller financier de Orson Scott Card m'a permis de découvrir le cycle d'Ender, que je ne connais pas. Je suis séduit, même si la nouvelle me semble assez légère - et peut-être sans intérêt à la vue du reste tant elle ne semble pas raconter grand chose. A tenter à l'occasion, la sortie prochaine du film dérivé du roman original devrait aider à le trouver facilement.

- L'enfant éternel de Frederik Pohl est mon coup de cœur de l'anthologie. Par cette nouvelle, l'auteur nous livre un récit épique évoquant de multiples évènements qui, sans aucun doute, sont le sujet de son cycle de la Grande Porte. C'est une belle aventure qu'il nous conte, où Pohl développe justement la curiosité de l'humanité et sa soif d'ailleurs avec justesse. Je vais me jeter sur son cycle au plus vite.

- Les orphelins de l’Hélice de Dan Simmons est dans la droite lignée de ce qu'on peut lire d'Hypérion. C'est du space op' épique, avec un récit riche et une belle vision à long terme de l'après Endymion.

- A la rencontre du dragon de Robert Silverberg nous parle d'une Histoire de ce qui aurait pu, brise un mythe, une légende autour d'un empereur disparu, découvreur de nouveaux mondes mais au comportement barbare. On le sait, je suis très sensible à l'Histoire et j'ai beaucoup aimé l'approche de l'auteur. A poursuivre sur le roman qui construit cet univers : Roma Aeterna.

Ils m'ont laissé plus ou moins indifférents :

- Le vaisseau qui rentrait à sa base d’Anne McCaffrey est une nouvelle charmante mais complètement anecdotique. Elle m'a toutefois confirmé que j'accrochais bien aux récits de McCaffrey car ça reste un plaisir à lire.

- Méfiez-vous du chien qui dort de Nancy Kress m'a dérangé, sans doute à cause de l'évènement déclencheur du comportement de l'héroïne. C'est pourtant très bien écrit, bien mené et donnerait envie de s'intéresser à l'univers. Dur de s'y retrouver côté éditions françaises, Nancy Kress semble peu traduite et pas forcément sur son univers des Insomniaques. A garder en tête pour le moment.


Ca ne va pas être possible :

- Old Music et les femmes esclaves d'Ursula Le Guin est une nouvelle longue, passablement agaçante de par la faiblesse du héros et assez frustrante dans sa conclusion. De plus, l'univers décrit ne m'a pas du tout intéressé et j'ai trouvé le style (ou la traduction, je ne peux juger qu'en VF) assez lourd.

- La tentation de David Brin me confirme que je n'accroche pas du tout à l'univers de l’Élévation : j'ai lu Jusqu'au coeur du Soleil avec difficulté (j'ai trouvé ça très moyen en plus), Marée Stellaire m'est tombé des mains à la moitié du roman - je n'en pouvais plus de nos amis dauphins, et cette nouvelle a connu le même sort. La hard science de Brin n'est définitivement pas pour moi.

- Le chemin de tous les fantômes de Greg Bear est une nouvelle longue, fastidieuse, bardée d'un jargon technico-pouet pouet qui rend le tout in-intéressant à lire et parfois, à mes yeux de profanes, incompréhensible. Par malheur, elle conclue en plus l'anthologie sur une très mauvaise note. J'avais déjà pratiqué Bear sur les romans Star Wars, ça se confirme : je suis complètement allergique à ce qu'il peut écrire.

- Une soif d’infini de Gregory Benford est intéressant par son amplitude, j'aime bien le côte John Connor du héros et sa caractérisation. Mais toute la fin, avec la découverte du musée des horreurs et la conclusion, m'a laissé de marbre. Le lecteur n'est pas aidé par le côté très clinique, très froid, du point de vue que choisit l'auteur.

Agréablement surpris, j'ai fait des découvertes, j'ai lu de nouveaux auteurs et constaté aussi que tout n'était pas pour moi. C'est le jeu des anthologies : à force de regrouper styles et personnalités différentes, tout ne peut pas être en adéquation avec les goûts du lecteur. Je conseille toutefois Horizons Lointains à ceux qui souhaitent découvrir un panel important de la SF américaine.

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